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LE HÉROS

Les héros d’aujourd’hui ne sont plus les demi-dieux des épopées antiques. Mais leurs qualités exceptionnelles sont utiles à leurs admirateurs qui les prennent pour modèles. Ces héros aux visages multiples se vulgarisent et reflètent nos valeurs actuelles. Qui seront les héros de demain?

 

De la naissance du héros…

 

Selon le dictionnaire de la langue française de Littré, héros est le "nom donné dans Homère aux hommes d’un courage et d’un mérite supérieurs, favoris particuliers des dieux, et dans Hésiode à ceux qu’on disait fils d’un dieu et d’une mortelle ou d’une déesse et d’un mortel."

Ci dessus Achille trainant le cadavre d'Hector autour de Troie. Peinture de l'Achilleion à Corfou. Quelles sont, d'après vous les caractéristiques du héros de l'antiquité ?

L’image du héros antique mêle fiction et réalité, surnaturel et histoire. Dites à quel point Achille incarne cette image héros antique !

En France, "La chanson de Roland" es un exemple classique de chanson de geste par le glissement de l'Histoire à la légende, et par la célébration épique des vertus de la chevalerie, de l'honneur féodal et de la foi. À la même époque en Espagne nous avons "El cantar de Mio Cid".  Comparez  ces deux héros du Moyen âge !

…à la diversité héroïque

 

Selon leur culture du moment, les différents groupes humains choisssent leurs héros de façon différente:

 

  • guerriers remarquables et courageux, illustres vainqueurs ou tombés au champ d’honneur;

  • personnes dotées de qualités physiques, intellectuelles ou morales hors du commun: athlètes, artistes, hommes politiques, scientifiques de génie;

  • personnes dont les actions traduisent des vertus humanistes indubitables: preux chevaliers, saints, sages, hommes ou femmes "de bien" dévoués aux autres ou au service d’une noble cause.

Le héros doit-il mourir ?

Pour les hommes des Lumières dont les républicains assument l'héritage, Jeanne d'Arc fut longtemps un objet de dérision. La Pucelle, de Voltaire, représente la pointe extrême de cette façon de penser, liée sans nul doute à une difficulté d'ordre idéologique : comment une vision rationaliste de l'histoire pouvait-elle s'accommoder d'un événement quasi miraculeux ? On imagina donc que son entrée censément providentielle sur la scène de l'histoire n'était rien d'autre qu'une gigantesque machination. Mais, au temps de la Révolution, on put voir en elle une victime des « antiques abus », et elle figura à ce titre sur une feuille volante à côté de Jean-Jacques Rousseau, Calas, Latude et Sirven. L'attitude de l'Eglise n'est pas moins ambiguë. Le procès de réhabilitation de 1456 restait bien timide dans ses conclusions : Jeanne y était simplement déclarée innocente des chefs d'accusation retenus contre elle, mais il n'était pas question d'en faire une sainte. Dans les siècles qui suivirent, il semble que l'Eglise préféra oublier une affaire où certains 

de ses membres avaient sans conteste le mauvais rôle. Enfin, on va le voir, le lancement en 1869 du processus qui allait conduire à la canonisation de 1920 pose un problème d'interprétation : à ce moment, les intentions de l'Eglise sont passablement obscures, et le personnage de Jeanne d'Arc ne correspond qu'assez mal aux figures de la sainteté qu'elle est en train de promouvoir.

D'après vous quel est le rôle de la femme parmis les héros ? Pourquoi ?

Une héroïne aventurière, romantique, révolutionnaire ou provocatrice ? Dans beaucoup de films, livres, bandes dessinées et jeux vidéos, les personnages principaux sont des hommes, et les femmes se retrouvent souvent… au second plan.

 

Les activités du héros étaient traditionnellement masculines (la guerre, l’exploration du monde), l’héroïsme est entré dans l’histoire sociale et a renforcé le clivage des sexes. L’héroïsme a privilégié les personnages masculins et il a aussi imposé un modèle de femme séduite par le héros. Pendant longtemps, dans les histoires héroïques la femme était utilisée comme l’être fragile et insouciant à sauver. Une vision phallocratique du monde qui, parfois, perdure encore aujourd’hui.

 

Raphaëlle Daloz

Un monde de femmes. wordpress.comme

Pensez-vous, tout comme Raphaëlle Daloz, que nous avons une vision phallocratique du héros qui, parfois, perdure encore aujourd’hui ?

Beaucoup de comics représentent l’exaltation d’une vision masculine du monde. Les femmes sont représentées de manière sexiste. Le costume des super-héroïnes est souvent très sexy, moulant et/ou très peu couvrant. Dans les comics les représentations féminines sont stéréotypées ou totalement fantasmées, les femmes sont assujetties aux désirs sexuels de leurs auteurs ou ont des rôles peu glorieux, ne servant qu’à mettre en avant la puissance toute masculine du super héros.

Pensez-vous, que ses super-héroïnes incarnent la défense des droits de la femme ? Pourquoi ? 

De l’utilité des héros

 

"Tous procèdent d’une rêverie fondamentale de l’humanité" (P.Sellier, exposition BNF 2008), Le rêve de puissance et d'immortalité, au-delà de la banalité de la vie.

Le héros collectif est un modèle pour les autres. Il cristallise les valeurs du groupe auquel il appartient.

En temps de guerre, c’est le général qui conduit à la victoire, le soldat qui risque sa vie ou le résistant qui permet de chasser l’ennemi. La nation a besoin d’être défendue avec efficacité, elle doit donc susciter les vocations héroïques, la bravoure et le don de vies si besoin.

Pourquoi la société a-t-elle besoin de héros ?

En France aujourd’hui, le héros illustre les valeurs de liberté et de réussite individuelles, ou concrétise les idéaux de solidarité et de justice sociale.

Parmi les personnalités préférées des Français, Zidane peut-il ainsi côtoyer l’abbé Pierre ?

Héros ou Traître

 

Bien souvent devenir un traître ou un héros ne dépend que du point de vue des autres. L'affaire Dreyfus en est un magnifique exemple.

L'opinion se divise. À gauche, les dreyfusards, invoquant les droits de l'homme, la liberté individuelle, la recherche de la vérité et de la justice, réclament la révision du procès. Contre les calomnies, les injures, voire les actions violentes des adversaires de la révision du procès de Dreyfus, s'organisent des « intellectuels », comme les nomme Clemenceau ; des « Juifs et des protestants » à qui l'on reproche de favoriser les forces de dissolution de la nation.

À droite, les antidreyfusards mettent en avant l'intérêt supérieur de la patrie, l'honneur de l'armée et accentuent leur campagne antisémite ; ils forment la Ligue de la patrie française,  soutenue par le groupe de presse desassomptionnistes la Croix, qui dénonce un complot judéo-maçonnique.

Dreyfus est-il un héros ou pas ?

De quoi dépend que l'on puisse considérer le même personnage héros ou pas ?

Quel genre de héros est le capitaine Alfred Dreyfus ?

Quelles sont les conséquences que provoquent ce héros ?

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