LE DÉBAT
La problématique ou la mise en évidence du problème que pose le sujet, c’est l’élément clé de l’introduction d’une bonne dissertation. Il existe plusieurs méthodes ou plusieurs manières d’expliquer les étapes de la problématisation du sujet. En voilà une, parmi d’autres.
1. Il faut commencer par prendre le sujet au sérieux. Exemple: « un monde sans travail est-il souhaitable ? ». Il faut jouer le jeu et se poser réellement cette question même si – comme c’est parfois le cas avec des sujets de philo – on a d’abord l’impression qu’elle est absurde ou invraisemblable….
2. Ensuite il faut identifier « le sujet du sujet » : c’est-à-dire comprendre de quoi on parle dans cette question: on parle ici d’un «monde sans travail» et il faut prendre le temps de réfléchir aux différents sens que cela peut avoir. De même on ne demande pas si un tel monde serait « possible », mais s’il serait «souhaitable». Dans cette phase là il faut être très précis… et évidemment s’appuyer sur le cours.
3. Juste après il faut révéler l’opinion présupposée par le sujet. Ce genre de question sous-entend toujours une opinion, ici: « le travail est une activité pénible et contrainte dont on aimerait bien pouvoir se passer…» et c’est justement à partir de là que l’on se pose cette question…
4. Enfin, on « monte » la problématique en interrogeant cette opinion présupposée à partir notamment des connaissances que le cours a pu procurer. Très concrètement la problématique prend alors la forme soit de deux ou trois questions qui s’enchaînent, soit d’une alternative du type «ou bien …..ou bien…».
Ici pour le sujet qui nous intéresse ça pourrait donner quelque chose comme : « Ou bien le travail est une activité pénible et contraignante dont on peut souhaiter se passer au nom d’une libération de l’activité humaine, ou bien au contraire le travail est l’activité formatrice qui libère l’homme et à ce titre il n’est pas souhaitable de s’en passer… »
Bon, alors tant qu’on en reste là c’est un peu artificiel : il faut que chacun reprenne ensuite ces pistes et les intègre à son propre style d’écriture et de réflexion…
Thibaut de Saint Maurice