L'ABSURDE CHEZ CAMUS
« Un jour vient [...] et l'homme constate ou dit qu'il a trente ans. Il affime ainsi sa jeunesse. Mais du même coup, il se situe par rapport au temps. [...] Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi. Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s'y refuser. Cette révolte de la chair, c'est l'absurde ».
Le cycle de l'absurde est un terme utilisé par Albert Camus pour désigner une partie de son œuvre :
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L'Étranger (roman, 1942) ;
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Le Mythe de Sisyphe (essai, 1942) ;
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Caligula (pièce de théâtre, 1944) ;
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Le Malentendu (pièce de théâtre, 1944) .
Albert Camus qualifie ainsi cette première réflexion sur l'absurde fondamental de la condition humaine qu'il faut analyser, concrétiser afin de pouvoir la dépasser et d'aller vers une révolte positive, qui doit déboucher sur un humanisme, c'est-à-dire une révolte sur sa condition qui doit rapprocher l'Homme des autres Hommes, ses frères.
Montée et Descente, M. C. Escher
L’absurde n’a rien d’absolu car il ne caractérise pas l’absence de sens mais plutôt un vent contraire à un raisonnement logique où à une perception de la réalité communément admise, voire la complétude d’un vide que la raison n’a pu combler. L’absurde existe surtout par le biais de la confrontation d’idées et l’écart qui en résulte, sachant que plus cet écart est important, plus l’absurdité est grande.
En conséquence, sommes-nous maîtres de l’absurdité car celle-ci est relative au crédit qu’on lui accorde ou au renoncement que l’on veut bien lui concéder ?
Le paradoxe de l'escalier de Penrose fut repris en 1960 par l'artiste M. C. Escher dans une de ses œuvres, Montée et Descente, dans laquelle l'escalier est intégré au toit d'un monastère dont les moines font pénitence en le gravissant et en le descendant sans fin.
Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné, dans le Tartare, à faire rouler éternellement jusqu'en haut d'une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet.
Dans son deuxième essai philosophique, Le Mythe de Sisyphe, Camus qualifie Sisyphe d'ultime héros absurde. Il y établit pourquoi la vie, malgré l'absurdité du destin, vaut la peine d'être vécue : « il faut imaginer Sisyphe heureux » dit Camus
Perçoit-on l'absurdité tant du personnage comme des moines dans la tentative d'achever un travail interminable ?
Pour la plupart des hommes, vivre se ramène à « faire les gestes que l'habitude commande ». La vie vaut-elle d'être vécue ?
« Il arrive que les décors s'écroulent. Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d'usine, repas, tramway, quatre heures de travail, repas, sommeil et lundi mardi mercredi jeudi vendredi et samedi sur le même rythme, cette route se suit aisément la plupart du temps. Un jour seulement, le « pourquoi » s'élève et tout commence dans cette lassitude teintée d'écœurement ».
D'après vous, qu'inspire le caractère machinal de l'existence sans but ?
D'après Camus, la vie vaut-elle d'être vécue ?
D'après Camus, Pourquoi le monde n'a pas de sens ?
D'après Camus, l'absurde est-il un sentiment ?
Quelle réaction a Camus face à l'absurde ?
Pour Camus, Révolte n'est pas synonime de violence. À quoi équivaut-elle alors ?
« Je tire de l'absurde, dit Camus, trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté, ma passion. Par le seul jeu de ma conscience, je transforme en règle de vie ce qui était invitation à la mort - et je refuse le suicide ». Ainsi se définit l'attitude de « l'homme absurde ».
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